CES FARRÉRAUDS MÉMORABLES

L'objet de cette rubrique est de présenter une liste des "hommes et femmes" mémorables de Ferrières sur Sichon. Seules sont citées des personnes nées, ayant vécu ou séjourné à Ferrières sur Sichon et qui nous ont quittés. Nous avons cherché a évoquer ici le souvenir d'hommes et de femmes connus et à rappeler des noms que la mémoire a quelque peu oubliés.
Il est clair que cette présentation n'a, aucunement, la prétention d'être exhaustive.
Nous restons à l'écoute de toute information qui pourrait nous permettre de compléter cette liste.


Pierre ENCIZE
(1851 - 1918)

Pour bon nombre de Farrérauds, le nom de Pierre Encize évoque surtout l’oratoire du même nom situé au bord de la route départementale qui relie Ferrières sur Sichon à Lavoine. Peu nombreux sont ceux, en effet, qui savent que Pierre ENCIZE était en réalité le pseudonyme qu’utilisait l’abbé Louis PERROT lorsqu’il rédigeait ses « Impressions d’un montagnard solitaire » sur Ferrières et son passé.

L'abbé PERROT est né à Moulins le 11 juillet 1851. Il est nommé Curé Doyen de Ferrières sur Sichon en 1886 à l’âge de 35 ans et ce, après avoir été successivement Vicaire à Saint Gérand le Puy et à Cusset puis Curé de Paray sous Briailles. On peut également lire dans le livre de paroisse de cette époque « qu’il avait été nommé Curé de Ferrières qu’il ne voulut plus quitter bien qu’on lui eût offert, parait-il, le poste de Lapalisse ». Il décédera à Ferrières le 13 août 1918 à l'âge de 67 ans.

L’abbé Louis PERROT était un érudit qui a publié dans les annales bourbonnaises en 1890 -1891 de nombreux articles sur Ferrières sous le titre « Ferrières à vol d’oiseau ».Il fit paraître par la suite un livre intitulé « Notes sur Ferrières et ses environs ».

L'abbé Louis PERROT fut par ailleurs un membre éminent de la Société d'Emulation et des Beaux Arts du Bourbonnais. Roger de QUIRIELLE, membre de la dite société à cette époque salue en l'abbé PERROT " l'historien et le psychologue de la Montagne Bourbonnaise ... l'écrivain élégant, expert et spirituel, qui sait piquer de traits opportuns les plus austères sujets, et les libérer ainsi de leurs influences somnifères."


François RIBOULET
(1886 - 1944)

François RIBOULET est né à Ferrières sur Sichon le 1er mai 1886. Il acquiert une formation de menuisier-charpentier auprès de son père.

Lorsqu'il est recensé, en 1906, il exerce le métier de coiffeur et aussi de musicien. Il a probablement appris la musique à l'école du Mayet de Montagne qu'il a fréquentée puisque, à cette époque, il n'y avait pas de société musicale à Ferrières sur Sichon.

Sa période sous les drapeaux commence le 8 octobre 1908 au 121ème régiment d'infanterie de Montluçon.

Il est tout d'abord élève musicien, puis nommé soldat-musicien, le 6 mai 1909. Il est mis en disponibilité le 25 septembre 1910.

En 1909, à Ferrières sur Sichon, se fonde la fanfare l'Amicale qui compte une quinzaine de musiciens dont le directeur est François Riboulet.

Pendant la guerre 1914-1918, il est affecté comme coiffeur, en décembre 1914, puis musicien, en novembre 1916 et partira en Orient, en décembre de la même année. Evacué d'Orient, il est hospitalisé à Saint Mandrier, fin septembre 1917.

A la fin de la guerre, il s'installe coiffeur au bourg. En 1919, il sera élu conseiller municipal puis, à partir de 1925, adjoint au maire. Excellent trompettiste, il composait lui-même et dirigera, à nouveau, l’Amicale Fanfare de Ferrières sur Sichon.

Pendant la seconde guerre mondiale, il rejoint la résistance et apporte son aide au « Groupe Franc » des Bois Noirs. Il est arrêté par la Gestapo, le 22 novembre 1943.

Quelques jours auparavant, il participe à une réunion du conseil municipal de Ferrières. Un des conseillers d'alors - collaborateur convaincu - propose de rédiger, au nom du conseil, une lettre de félicitations à Pierre LAVAL qui vient de déclarer son soutien, sans faille, à la milice de DARLAND. François RIBOULET s'oppose clairement à cette proposition, suivi par la majorité du conseil. Le conseiller collaborateur, ainsi désavoué, aurait alors lancé: "Tu le paieras cher, RIBOULET!". Le fils de ce conseiller est inspecteur de police à la garde personnelle de LAVAL et aussi un milicien redoutable ; la vengeance n'a pas tardé! Ce 22 novembre, jour de la Sainte Cécile, aurait dû être un jour de fête pour le musicien émérite qu'était François RIBOULET. Il fut un jour funeste pour lui et sa famille. Ce jour-là, une partie de la population de Ferrières, dont François RIBOULET, assiste aux obsèques de Monsieur SERTONGET. Il est environ 11 heures du matin. Trois allemands, accompagnés d'un interprète, se présentent au domicile de François RIBOULET et demandent à le voir. "Il n'est pas là" leur répond-on. "Où est-il ?" - "Il assiste à un enterrement" - "Nous l'attendons"; Le piège était refermé. François RIBOULET est arrêté dès son retour du cimetière, conduit à Vichy pour y être interrogé puis transféré et interné au camp de Compiègne jusqu’au 17 janvier 1944, et enfin déporté, le 18 janvier 1944, en Allemagne. Il meurt au camp de concentration de Buchenwald, le 13 mai 1944.

Décoré des Palmes Académiques le 23 février 1939, il recevra, à titre posthume, la Croix de Guerre avec Palmes, la médaille de la Résistance, le 6 août 1944, la médaille d'Argent de la Reconnaissance Française pour faits de résistance, le 17 mai 1947 et sera fait Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur, le 17 juillet 1955.

Une stèle, élevée à sa mémoire non loin de la maison où il vivait, a été inaugurée le 13 juin 1948. Par ailleurs, dans le bourg, la route départementale qui conduit à Vichy porte le nom de "rue François RIBOULET" en hommage au magnifique patriote qu'il fut.


JULES JEAN BAPTISTE ROUSSEAU
(1905-1993)

Jules Jean Baptiste ROUSSEAU est né à FERRIERES le 10 juin 1905.

Brillant élève au collège Saint Gilles de MOULINS, il est d'abord orienté vers les Mines et Polytechnique, dans la voie tracée par son frère, de 4 ans son aîné, polytechnicien, ingénieur civil des Mines à 26 ans.

Le décès du père, puis moins de 2 ans plus tard, de ce frère brillant, le fait s'interroger sur son avenir d'autant que la pharmacie de son village natal est tenue par M. Pierre-Elie CAYRE qui, âgé, cherche vainement un successeur.

L'aspirant ingénieur décide de changer d'orientation et de devenir pharmacien. Il fait ses études à LYON et M. CAYRE prolongera son activité pendant quelque temps.

Diplômé, il s'installe, en1933, dans l'officine farréraude ; il la quittera au moment de la retraite, en 1974. Pendant la seconde guerre mondiale, en raison de la pénurie de personnel médical, il est tout à la fois, docteur, pharmacien, infirmier voire vétérinaire ou sage-femme, au service de la population, de jour comme de nuit.

Elu conseiller municipal en 1947, il devient maire le 31 octobre de la même année et porte cette charge jusqu'en 1989, date à laquelle il se retire pour raisons de santé. Pendant les 42 années de mandats, il est un excellent gestionnaire et parmi ses nombreuses actions, nous citerons l'adduction d'eau potable (1958), les W.C. publics, le groupe scolaire (1967), l'assainissement du bourg, l'aménagement des places et chemins, le terrain de sports, le camping.

Il est élu conseiller général du canton du MAYET DE MONTAGNE de 1973 à 1979.

De nombreuses distinctions et décorations lui sont décernées : Officier dans l'Ordre national du Mérite, Officier du Mérite Agricole, Médaille d'or départementale et communale, Médaille de vermeil du Souvenir Français.

Il est nommé Maire Honoraire de FERRIERES en 1989.

La route départementale qui mène en direction du MAYET DE MONTAGNE porte le nom de Jean Baptiste ROUSSEAU.


EMILE FRADIN, un homme de Ferrières
(1906-2010)

Le mercredi 10 février 2010, disparaissait dans sa 104ème année Emile Fradin.

Fils de la Montagne bourbonnaise, il est né à Glozel le 8 août 1906 dans la ferme d’Antoine et Françoise dont il est le fils aîné. Après le certificat d’études préparé à l’école "chez les Frères" dans la classe de  Monsieur Bert, il devient agriculteur comme le voulait absolument Claude, son grand-père dit le Sergent, métayer à Glozel dès 1877, année où les arrière-grands parents d’Emile s’installent au hameau.
Quand survient la Première Guerre mondiale, les bras d’Emile ne sont pas de trop pour aider son grand-père, son père Antoine étant mobilisé.

Les jours s’écoulent. Claude devient propriétaire du domaine de Glozel en 1919. Les trois hommes mettent en valeur toutes les parcelles. Et puis arrive cette date qui va changer la vie d’Emile, le samedi 1er mars 1924, année de ses 17 ans.

Alors qu’il laboure le champ Duranthon, près du ruisseau - le Vareille - en contrebas du hameau avec son père et son grand-père, il met au jour des objets curieux… une brique, des vases en terre cuite… L’aventure de Glozel commence. La voûte de ce que l’on appellera la fosse ovale, une sorte de tombe, s’est effondrée sous le poids de Florence, l’une des deux bêtes de l’attelage. Un peu plus tard, le champ Duranthon sera rebaptisé le Champ des Morts ; deux autres tombes seront mises au jour en 1927.


Dans les jours qui suivent le 1er mars, des voisins, des curieux viennent voir la découverte. Parmi eux, les notables : l’abbé Naud, curé de Ferrières, le docteur Vigier, Louis Mancier, l’instituteur, Adrienne Picandet, l’institutrice qui rédigera un compte-rendu de sa visite à l’inspecteur d’académie de Moulins. Des fouilles sont pratiquées mais les découvertes sont dispersées. Il faudra attendre l’arrivée d’un médecin de Vichy passionné d’archéologie, Antonin Morlet, pour que des recherches sérieuses soient organisées. Il assurera la direction des fouilles qu’il poursuivra régulièrement jusqu’en 1936.
Morlet commence les premières fouilles au mois de mai 1925. Sur ses conseils, un premier Musée est installé en 1926 dans une des pièces de la ferme afin de présenter les découvertes aux nombreux curieux qui empruntent le chemin du hameau. Les objets exposés utilisent trois matériaux : la pierre, l’os et l’argile cuite et sont exposés dans quelques vitrines apportées par Morlet.
Emile fait la connaissance de nombreuses personnalités. Il rencontrera même Ferdinand Ier, roi de Roumanie, par une belle journée d’été 1926. De très nombreux savants feront le voyage de Glozel : un véritable défilé ! Morlet a appelé cette période "Les journées mémorables de Glozel".  Mais Glozel divise… et deux camps s’affrontent. Pour les uns, c’est une découverte exceptionnelle, pour d’autres, une mystification. On entre alors dans ce que le chanoine Léon Côte de la paroisse St Louis de Vichy appela "La Guerre des briques". Le débat porte essentiellement sur la question épigraphique : en effet, nombreux sont les objets exhumés qui portent des signes encore indéchiffrés. Pas moins de douze traducteurs pensent à l’époque avoir trouvé la clef. La médiatisation des découvertes de Glozel est phénoménale : revues savantes, presses locale, nationale et internationale s’intéressent aux découvertes. On édite même un guide touristique "De Vichy à Glozel par la route ou par le chemin de fer". On peut aussi se restaurer "A l’homme des cavernes", au bord de la route face au chemin de Glozel ou à "La restauration des fouilles" au départ du chemin qui mène au lieu des découvertes.
Les expertises se suivent tout au long des années 20 et 30. Des procès sont intentés et les jugements rendus sont tous favorables à Emile et à Antonin Morlet. La passion retombe dans les années 30. Les fouilles continuent mais arrive la Seconde Guerre mondiale. La loi Carcopino promulguée en 1941 depuis Vichy, devenue capitale de l’Etat français, interdit toute fouille du sous-sol sans l’autorisation des autorités…
En avril 1945, Emile épouse Marie-Thérèse Côte, sœur du chanoine Léon Côte disparu en 1966. Marie-Thérèse avait alors quitté son poste d’enseignante au Mayet-de-Montagne. A son arrivée à Ferrières, elle enseigne un an aux garçons de l’école des Frères maristes, assurant ainsi le remplacement d’un instituteur malade. Trois enfants : Jacqueline, Odile puis Jean-Claude agrandiront la famille Fradin au hameau.
La vie à la ferme suit son cours avec la quinzaine de vaches et les travaux agricoles. Les foins et les moissons, les labours et les semailles, l’exploitation du bois rythment les saisons. Au mois d’août, la journée de la batteuse est une véritable fête avec la venue des agriculteurs des hameaux voisins : Chez Diot, Recost, la Petite et la Grande Moussière, chez Boudet, Chevalrigon, Chez Demon… venant prêter main forte. Les années passent. Emile perd son père Antoine en 1951 et sa mère Françoise en 1965. Claude, le Sergent est mort en 1938.
Le nouveau Musée, installé entre la ferme et la maison familiale depuis 1929, continue de recevoir des visiteurs guidés par Emile quand il n’est pas occupé aux travaux de la ferme, sa femme et sa sœur Yvonne assurant l’accueil quand il n’est pas libre.
Morlet disparaît en 1965. Il faut attendre les années 1970 pour que des travaux scientifiques permettent de reconnaître officiellement les trouvailles ; cependant tous les problèmes sont bien loin d’être résolus… Les datations ne résolvent pas la difficulté de l’ancrage chronologique des découvertes mais ce qui est important pour Emile, c’est que l’on reconnaisse son honnêteté et pour lui, le congrès d’archéométrie avec archéologues et savants de plusieurs disciplines qui s’est tenu à Oxford en mars 1975 a été très important : l’authenticité de Glozel y est reconnue…
Emile prend sa retraite d’agriculteur en 1971 et se consacre pleinement au Musée. Il accueille avec aisance tout le monde : les visiteurs comme les gens du pays, les adultes comme les scolaires… Il classe toutes les archives qu’il possède : des centaines d’articles de presse, de photographies, de courriers… Il écrit même ses mémoires qui seront publiées en 1978 sous le titre "Glozel et ma vie". Au fil de la lecture, on peut découvrir entre autres les nombreuses rencontres qu’Emile a vécues depuis 1924 : Salomon Reinach, directeur du Musée des Antiquités nationales ; Arnold van Gennep, ethnographe et responsable de la rubrique préhistoire au Mercure de France ; Emile Espérandieu de l’Académie des Inscriptions et Belles Lettres ; Joseph Loth, professeur au Collège de France ; Auguste Audollent, doyen de la faculté des lettres de Clermont-Ferrand ; Charles Depéret, membre de l’Académie des Sciences ; Harry Söderman, d’Interpol ; Antonin Besson, procureur du Parquet de Cusset et plus tard premier président de l’Association des Amis de Glozel ;  Vagn Mejdahl, physicien danois qui a réalisé les premières datations des objets en terre cuite, et tant d’autres personnes.

En 1990, Lionel Jospin lui attribue les palmes académiques.

Un immense chagrin survient quand sa femme le quitte en 1993. Il voit ses proches disparaître : sa sœur Marcelle en 1997 puis son « petit frère » Marius en 2006 et enfin Yvonne en 2009.

Depuis 2005, il résidait à la maison de retraite du Mayet-de-Montagne après un passage à St Just-en-Chevalet. On peut dire qu’il a eu une vie bien remplie et hors du commun. S’il a eu l’occasion de rencontrer de nombreux savants, des hommes d’Etat, des magistrats, des artistes, des journalistes, il n’a jamais renoncé à la vie ordinaire d’un paysan de la Montagne bourbonnaise. Il est demeuré fidèle à ses racines. Maintenant, l’Association Musée de Glozel gère désormais le site de Glozel.

En septembre 2010, la commune d’Arronnes, voisine de Ferrières, a choisi de baptiser son école communale du nom d’Emile Fradin.

Jean-Claude Fradin
 


Maurice POYET
(1928 – 1996)

Maurice Poyet est né le 05 février 1928 à Ferrières sur Sichon. Il est issu d'une famille de huit enfants de condition très modeste. Il part travailler très tôt, à l'âge de 12 ans, pour s'occuper d'une ferme pendant la guerre, près de St Sylvestre Pragoulin dans le Puy de Dôme.

En 1945, à l'âge de 17 ans, sa mère signe ses papiers d'engagement pour l'armée et il part volontairement en Indochine. A l'arrivée, il est affecté à l'infirmerie.

Là-bas, Maurice Poyet rencontre un maître chinois qui le soigne pour des problèmes de dos dont il souffrait depuis l'âge de 10 ans. Ce maître chinois lui dit qu'il pouvait, lui aussi, soigner et lui enseigne quelques rudiments de son art. Il est démobilisé en juin 1950. De retour en France, à Salernes dans le Var, il rencontre sa future femme et ils se marient  en 1951. Ils ont un enfant, Bernard, qui naît la même année. Il déménage en 1952 pour la petite ville de Cusset dans l'Allier.

Il travaille en usine jusqu'en 1958. Cette année-là, Maurice Poyet est employé à l'hôpital de Vichy où il suit une formation de masseur kinésithérapeute tout en travaillant pour faire vivre sa famille. Il obtient son diplôme de kinésithérapeute en mai 1959. De là, il part s'installer à Paray le Monial à la demande d'un ami chirurgien. Sa fille, Joëlle, naît en 1963. Il exercera en cabinet à Paray le Monial jusqu'en décembre 1975.

Cette même année, Maurice Poyet commence à suivre les stages de formation d'Ostéopathie à l'Institut W.G. Sutherland à Sète, jusqu'en 1979, institut, dont André Brunel est le fondateur et formateur. C'est ici, qu'il fait connaissance avec Michel Magnaval. Puis, il suit une formation en Acupuncture avec André Brunel.

En 1979, Maurice Poyet revient à Cusset pour ouvrir un cabinet de kinésithérapie et d'ostéopathie.Il commence à mettre au point sa méthode de thérapie manuelle informationnelle qui deviendra la méthode Poyet.

En 1983, à la demande de Maurice Poyet, André Brunel vient travailler dans son cabinet comme acupuncteur pendant environ un an. La même année, sa fille Joëlle suit la formation d'Ostéopathie et de Bio Naturopathie à la Formation André Brunel. Elle obtient son diplôme en décembre 1984.

En 1984, naît le "GROE" (Groupe de Recherche en Ostéopathie Energétique), école où Maurice Poyet va enseigner sa méthode avec la collaboration d'André Brunel et Michel Magnaval. Quelques temps après, Alain Calmettes vient les rejoindre, et le "GROE " deviendra "ARTHEMIS".

En 1986/1987, il suit les cours d'acupuncture avec Robert Courbon.

En 1989, Maurice Poyet perd son fils Bernard. Pour cacher sa douleur, il se plongera dans ses recherches et son travail.

En 1990, il rédige son livre sur sa Méthode avec l'aide de sa fille Joëlle et la collaboration d'Alain Calmettes, André Brunel et Michel Magnaval.

En 1994, en raison de divergences sur la conception d'enseigner sa Méthode, "ARTHEMIS" se dissout. La même année, il crée une école pour pérenniser son œuvre.

En 1995, Maurice Poyet  est victime d'une hémiplégie mais continue tant bien que mal dans ses recherches et ses formations. Epuisé par l'énorme travail de toute une vie, Maurice Poyet nous quitte le 28 octobre 1996 laissant derrière lui son œuvre.

Ses successeurs,  sa fille et son gendre,  seuls à avoir intégré, au fur et à mesure, ses toutes dernières découvertes, reprendront le flambeau.

En 2010, après plusieurs années de silence et de travail dans l'ombre où son gendre continuait les recherches dans l'état d'esprit de son beau-père, ils rééditent son livre, ils ouvrent  l'institut Maurice Raymond POYET et mettent en place sous son égide l'école de Poyéthérapie® dispensant la Méthode Poyet Originelle. L'institut M.R.Poyet et l'école de Poyéthérapie® sont les seuls organismes officiels de l'œuvre de Maurice Poyet.

Avec l'aimable autorisation de Joëlle LAFOND POYET.

Plus d'informations sur la Méthode Poyet Originelle sur le site www.poyetherapie.com


Jean Baptiste RIBOULET
(1919 - 1992)

Jean Baptiste Riboulet est né à Ferrières sur Sichon, le 23 février 1919.

Après ses études  primaires, il intègre l'institution Saint Louis de Gonzague (Bourgneuf) de Roanne, jusqu'en juin 1935. Passionné de radio, il prend des cours par correspondance auprès de l'Ecole Centrale de la T.S.F à Paris, d'octobre 1935 à juin 1936. Sentant qu'il a trouvé sa voie, il n'hésite pas, à la rentrée scolaire suivante, à se rendre à Paris, pour suivre les cours de cette école, devenue depuis Ecole Centrale d'Electronique. A sa sortie, il trouve un emploi de radioélectricien à Vichy, chez Roger KESPY, puis chez MATHEIX, puis à nouveau chez KESPY et enfin, à Radio Vichy, de fin 1941 à mi 1946.

Il se perfectionne à l'Ecole Profesionnelle Radiotechnique et obtient, en 1942, un diplôme de Sous-Ingénieur Radioélectricien.

Dès 1936, il fait partie de la bande de jeunes gens qui lance une équipe de football au sein du village et joue, sur un pré, au hameau de Cheval Rigon. Les déplacements se font alors à bicyclette.

A 18 ans, Jean Baptiste a découvert ses passions qui vont le dévorer tout au long de sa vie : la radio et l'électronique d'une part, et d'autre part, le sport en général et, en particulier, le football et le cyclisme.

Pourtant la vie de Jean Baptiste va connaître d'autres épisodes marquants durant la seconde guerre mondiale.

Tout d'abord, l'envahissement de la France par l'Allemagne, chasse de Paris, Jeanne - une jeune fille originaire de l'Aisne - employée chez un fonctionnaire de ministère qui va  venir travailler à Vichy et habiter Ferrières, en novembre 1940. Ils se marient en septembre 1942 et auront, après la guerre, 4 enfants.

Sous l'occupation allemande, il entre dans la Résistance, au sein du Mouvement "Combat" dont le chef est KESPY - son ancien patron dit "Capitaine Favard" ou encore "Mesmin". Le 18 février 1944, soit moins de 3 mois après l'arrestation de son père - François Riboulet - à qui est consacrée une page dans cette rubrique, les Allemands se présentent à son domicile pour l'arrêter mais il est heureusement sorti pour aller chercher du lait dans une ferme. Son oncle le prévient et il prend le maquis, d'abord dans les environs de Ferrières puis, dans la région de Saint Amand Montrond, où il  participe à des combats contre les Allemands et les miliciens, en juin 1944. Il revient à Ferrières à la
fin août 1944.

Il reprend son métier à Radio Vichy puis s'installe à Ferrières, comme réparateur de postes de radio et s'adonne aux joies du vélo en faisant quelques courses.

L'ouverture des mines d'uranium, d'abord à Lachaux (1954) lui offre un emploi de radioélectronicien au Commissariat à l'Energie Atomique, poste qui l'enverra exercer à Saint Priest la Prugne, l'année suivante. C'est avec peine que sa famille déménagera, au cours de l'été 1961, dans une des cités pour le personnel minier de cette localité. Elle y séjournera jusqu'en mai 1968, date à laquelle interviendra le retour à Ferrières.

Jean Baptiste obtient sa retraite professionnelle en 1979, évitant l'exode dû à la fermeture des mines locales.

Dès 1947, il prend la présidence du club de football local - l'Association Sportive Farréraude (A.S.F.) - qu'il ne quittera qu'en 1989 et qui a été pour lui source de nombreuses joies, de rivalités tout à la fois sévères et amicales au sein de ses relations professionnelles. Sous sa houlette, le club compte jusqu'à 3 équipes sénior et 1 équipe jeune qui mettent en valeur son dynamisme toujours exemplaire et prêt à engendrer la sublimation des licenciés et les encouragements des sympathisants.

Il reçoit la médaille de la Jeunesse et des Sports en 1963, la médaille de la Ligue d'Auvergne de Football en 1969, celle du District de l'Allier de Football en 1976. Il est membre de la commission des terrains au sein de ce même district de 1978 à 1984. Le 7 juin 1987, il reçoit la médaille d'Or du district de l'Allier de Football pour ses plus de 40 ans de présidence de l'A.S.F. et le 50 ème anniversaire de la création du club.

Enfin, peu après son retour sur ses terres natales, il est élu conseiller municipal aux élections suivantes de 1971 et choisi comme Adjoint au Maire. Il abandonnera son mandat en 1983.

La rue conduisant du bas du bourg au stade municipal est dénommée "rue Jean Baptiste RIBOULET" en souvenir du nombre incalculable de fois où cette figure marquante de la vie et du sport farrérauds l'a empruntée.


Benoît BASMAISON
(1885 - 1970)

Benoît BASMAISON naît, le 6 novembre 1885, au lieudit Le Soulier, sur la commune de La Guillermie. Il est l'aîné de trois enfants, qui deviennent tragiquement orphelins, en 1892.

Enfant intelligent, excellent élève (il sera, à 11 ans, reçu 1er du canton au Certificat d'Etudes), il doit rapidement travailler pour subvenir aux besoins de sa famille et il reprend donc, très jeune, la petite scierie du Soulier. En 1909, il épouse celle qui sera la compagne fidèle de toute sa vie, Claudine FRADIN, de La Moussière, qui lui donnera deux enfants, Raoul et Yvonne.

Entrepreneur dans l'âme, il a l'idée de monter une scierie ambulante, alimentée par une machine à vapeur, qu'il peut ainsi déplacer sur les lieux d'exploitation et, avec l'aide de son cousin germain Simon BASMAISON, il crée, en même temps, une entreprise de battage.

Mais voilà 1914, la guerre éclate, la scierie s'arrête. Benoît est mobilisé, il ne reviendra qu'en 1918 et son cousin Simon sera tué dans les tout premiers jours de la guerre. Pendant ces quatre années d'absence, Claudine, son épouse, continuera vaillamment les battages avec l'aide de quelques ouvriers.

Aussitôt après la guerre, il apprend qu'une grosse coupe de bois est à vendre au Montoncel, pour un prix très élevé pour l'époque : 75 000 francs. Il n'a pas d'argent pour l'acheter, mais il sait que la Compagnie Fermière a besoin de caisses en bois pour l'expédition des eaux de Vichy.

Benoît BASMAISON s'arme alors de courage, les rencontre et leur propose de fournir les caisses dont ils ont besoin s'ils lui accordent un acompte de 25 000 francs pour démarrer l'exploitation... Il obtient le marché et c'est le début d'une aventure qui durera plus de 70 ans. Dès lors en effet, les chars de bois, attelés au départ derrière les boeufs, défileront constamment entre Lavoine et Vichy...

En novembre 1926, il achète, en haut du bourg de Ferrires-sur-Sichon, l'emplacement d'une ancienne carrière et four à chaux pour y installer une scierie et il fait construire à proximité sa propre maison, qu'il habitera jusqu'à sa mort en 1970.

La scierie, spécialisée dans le bois de hêtre étuvé (grâce à une ancienne machine à vapeur qui alimente l'étuve) deviendra une importante entreprise (elle aura jusqu'à 30 salariés) et le plus gros employeur local.

Indissociables du paysage farréraud, l'impressionnante scierie BASMAISON et la haute stature de son propriétaire sont alors connues de tous. Les sifflements caractéristiques de la haute cheminée métallique de la machine à vapeur ont d'ailleurs rythmé "les travaux et les jours" des habitants de Ferrières jusqu'en 1982.

Parallèlement à cette vie réussie d'entrepreneur, Benoît BASMAISON s'est lancé, très jeune, dans l'aventure municipale, à La Guillermie. Seul élu de sa liste la première fois, en 1920, il sera élu maire dès le mandat suivant et réélu constamment pendant 50 ans... La Guillermie doit beaucoup à sa gestion avisée, en particulier l'aménagement de ses chemins, qu'il fera faire par la main d'oeuvre - gratuite - des prisonniers allemands, après la guerre.

Pendant la deuxième guerre, il a sans doute sauvé la vie de Jean-Baptiste RIBOULET, recherché par la Gestapo après l'arrestation de son père, en le faisant partir dans le sud de la France avec une livraison de bois. Il sera même convoqué par la Gestapo, au sinistre Château de la Roche, en raison de ses liens supposés avec les maquisards, mais ne sera finalement pas inquiété.

En 1937, il est conseiller d'arrondissement du canton du Mayet-de-Montagne et en 1949, il est élu Conseiller Général de ce même canton mais ne renouvellera pas son mandat, préférant consacrer son inépuisable énergie à son entreprise et à sa commune.

Tous ceux qui ont connu celui qu'on appelait familièrement "le Père Basmaison" se rappellent un homme juste et généreux, toujours prêt à aider les autres. Beaucoup se souviendront qu'on ne faisait jamais appel à lui en vain et que tous ceux qui frappaient à sa porte étaient les bienvenus. D'ailleurs son épouse disait, non sans humour, à ses petits-enfants : "Votre grand-père aime plus son prochain que lui-même"...

Benoît BASMAISON est une authentique figure locale, un véritable entrepreneur qui a contribué à la prospérité du village, un homme de bien et un honnête homme, ce qui justifie amplement qu'une rue de Ferrières-sur-Sichon porte aujourd'hui son nom.